top of page
Rechercher

Dernière mise à jour : 3 juil. 2020


Depuis le 1er janvier 2020, les IDEL pratiquant une téléconsultation, de leur propre fait ou à la demande d’un médecin, sont rémunérées. C’est (enfin) acquis. 

Il devient alors nécessaire de se poser la question du matériel dont elles pourraient avoir besoin pour optimiser leurs téléconsultations et aider le médecin à compléter l’examen clinique.

Là, il y a foule au portillon : tensiomètre, thermomètre, saturomètre, stéthoscope, otoscope… Si les trois premiers cités n’ont pas forcément besoin d’être “connectés”, la famille des périphériques médicaux plus utiles s’ils le sont s’agrandit de jour en jour. 


L’optimisation de la téléconsultation a un coût supplémentaire pour l’IDEL, celui du matériel.

Un stéthoscope connecté permet au médecin d’écouter le cœur ou les poumons de son patient (+/-350€). Un otoscope connecté peut servir à envoyer la photo d’un tympan, même si le besoin est moins récurrent (+/-450€). Un ECG ouvre la voie des consultations spécialisées de cardiologie (+/-1500€), tout comme un rétinographe portatif qui détectera diabète et DMLA (+/-8000€) ou encore un appareil de biologie délocalisée (+/-9000€). 

Si la rémunération par acte est codifiée 15€ (code de l'acte "TLD") pour une téléconsultation à domicile, 10€ si elle est combinée à autre acte (code "TLS") ou 12 € quand elle est réalisée dans un lieu dédié de type maison médicale (code "TLL"), il n’est reste pas moins réel que l’optimisation de la téléconsultation a un coût supplémentaire pour l’IDEL, celui du matériel. Et sur ce point, il faut admettre que l’Assurance Maladie a bien pensé son sujet. Nous avons épluché bon nombre de pages du site web ameli.fr, et voici ce que nous avons trouvé.


Commençons par les classiques, ces aides financières que tout le monde semble connaître sans vraiment les utiliser.

  1. Chaque infirmière libérale française peut souscrire à une aide unique "à la modernisation et à l'informatisation" de son cabinet à hauteur de 490 €. Il lui est même possible d'y ajouter un supplément de 100 € si elle est capable de prouver une organisation pluri-professionnelle (soit la mise en place d'un réseau de parcours de soins). 

  2. De la même manière, une aide annuelle destinée à l’organisation et l’informatisation d'un cabinet est disponible pour toute IDEL exerçant seule ou à plusieurs. D’un montant de 350 €, cette aide est versée individuellement, et est surtout renouvelable chaque année.

  3. Enfin, une aide financière consacrée à l’achat d’objets connectés est destinée aux IDEL, qu’elles exercent seules ou en cabinet. Elle se monte annuellement à 175 €, et est renouvelable chaque année. Un achat mutualisé devient donc particulièrement intéressant.



Le deuxième volet de ces soutiens financiers s’appuie sur la répartition des IDEL sur l’ensemble du territoire français. Ainsi la carte de France est désormais découpée en cinq zones bien distinctes dont deux nous intéressent tout particulièrement :

  • Les zones sous-dotées (peu pourvues) en infirmiers libéraux (1)

  • Les zones très sous-dotées (très peu pourvues) en infirmiers libéraux (2)


Les IDEL, selon qu’elles exercent dans la zone 1ou 2 pourront dorénavant compter sur des aides financières supplémentaires. 

  • Dans le cas d’une toute première ouverture de cabinet dans une zone très sous-dotée, une infirmière libérale pourra toucher une “aide à la 1ère installation” s’élevant à 37 500€, versée de manière lissée sur 5 ans. 

  • Pour une IDEL déjà en exercice, installée en zone dotée ou sous-dotée, une “aide à l’emménagement” sera perçue pour tout emménagement de son cabinet dans une zone très sous-dotée. Montant de l’aide : 27 500 € / infirmière libérale, et toujours lissée sur 5 ans. Si vous exercez en cabinet de groupe, sachez qu’il s’agit là d’une aide individuelle pouvant être demandée par chaque infirmière du cabinet.

  • Les IDEL exerçant déjà en zone très sous-dotée, ne sont pas oubliées pour autant puisqu’elles peuvent prétendre à une aide financière individuelle de 9 000 € répartis sur 3 ans, cette aide étant renouvelable tous les 3 ans aussi longtemps que le cabinet reste ouvert.

  • Enfin, si certaines exerçant en zone très sous-dotée, se sentent les qualités et l’envie de former les IDEL de demain, une aide financière leur est accordée tout le stage durant. Montant : 150 € / mois de stage.

Si l’on n’était pas encore certain que le gouvernement prévoyait, à l’avenir, de miser davantage sur les infirmiers libéraux, on peut désormais en être convaincu. 

D’autres aides sont encore à l’étude, reposant non plus sur le zonage français des IDEL, mais sur le niveau de dépendance de leurs patients. Ainsi, des forfaits journaliers pourraient être mis en place progressivement (de 2020 à 2023), allant de 13€ à 28€ par  jour et par patient, selon qu’ils soient dépendants, très dépendants ou complètement dépendants. Le sujet reste encore à l’étude car le Syndicat des Infirmiers Libéraux aurait perçu quelques incohérences qui seront, à n’en pas douter, prochainement résolues. 


****


L’idée selon laquelle l’IDEL doit prendre sa place au sein de la réorganisation du système de soins français, se concrétise enfin. Les conditions inhérentes à cette valorisation de la profession sont : Formation, Financement, et Équipement. 

La formation étant déjà acquise pour beaucoup (validation des compétences terrain pour devenir officiellement des Infirmières de Pratique Avancée), le financement est désormais disponible pour obtenir les équipements.

Reste à se procurer les outils médicaux et de transmission qui rendront possible cette organisation avant-gardiste de la médecine distante. 



Ps: Composez le 3608 pour être en lien avec la CPAM de votre secteur et savoir dans quelle zone vous vous situez.

  • JuVin

Dernière mise à jour : 10 juin 2020

Nous l’évoquions brièvement sur la page Facebook “Infirmières 3.0”, nous nous sommes forgés, depuis 2015, une solide réputation en matière de téléconsultation. Pour rappel, “nous” c’est une petite équipe de passionnés par le sujet de la télémédecine composée d’un médecin urgentiste, un spécialiste des radiocommunications et une adepte des nouvelles technologies au service de la santé.

En 5 ans, nous avons cogité, étudié, suggéré, consulté, développé et expérimenté la première solution de transmission permettant de réaliser des téléconsultations en temps réel, depuis 98% du territoire. Aujourd’hui, nous souhaitons vous dévoiler nos travaux afin que vous puissiez, en tant que professionnel(le)s nous partager vos sentiments quant à son éventuel usage dans votre quotidien de soignants.

Que les intolérant(e)s aux explications techniques se rassurent, si au terme de la lecture de cet article vous êtes perdu(e)s, nous promettons d'offrir notre tournée !


Constats


Née de deux constats, notre aventure a débuté en 2008 :

1- Les déserts médicaux en France allaient concerner, sous 10 ans, près de la moitié du territoire (bien plus finalement que les quelques millions de patients isolés sur lesquels les médias communiquent encore aujourd’hui)

2- Notre pays était peu ou pas couvert par les réseaux de communication classiques (SFR, Orange ou encore Bouygues) dès lors que nous sortions des grandes agglomérations. Aujourd’hui, les déserts numériques représentent toujours 60% du territoire et l’arrivée de la 5G n’améliorera rien pour les plus démunis de 3 et 4G (mais c’est un autre débat).


La réflexion était donc logique : pour permettre une télémédecine efficace, il fallait qu’elle soit mobile et connectée, et pour que cela soit le cas, il fallait pouvoir “amener” du réseau partout. Nous avons donc travaillé sur une technologie capable de couvrir les zones quasiment blanches du territoire afin de faciliter partout l’accès à la santé.

Voici comment nous y sommes parvenus.


Des zones blanches pas si blanches


Il existe très peu de zones totalement blanches en France. La majeure partie du temps, il y a des résidus de réseaux cellulaires. En revanche, ces résidus ne sont pas exploitables par un citoyen lambda tel que vous et moi, car présents en quantité trop infime. Ils peuvent également être issus d’un autre opérateur que le nôtre, ce qui rend leur captation impossible.


Certains services proposent, par exemple, des produits comportant plusieurs cartes SIM de différents opérateurs qui se connectent d’un réseau à un autre au fur et à mesure des déplacements de l’appareil. Ce fonctionnement, bien qu’utile, ne peut malheureusement pas offrir de connexion fluide et sans coupure, et ne peut donc pas répondre aux impératifs de la médecine d’urgence que nous nous étions fixés au départ.



Cessons de switcher : additionnons !


L’une des clés de notre technologie réside dans le fait de pouvoir additionner l’ensemble des résidus cellulaires disponibles sur une zone. Ainsi, en ruralité où les réseaux peuvent être différents en fonction que l’on se trouve sur son perron ou dans son jardin, notre solution récupère un petit peu de tous les réseaux pour reconstituer une bande passante globale, unique.

Par exemple, si à l’endroit où je me trouve sont disponibles 2% de Bouygues, 10% de SFR et 15% de Orange, la technologie reconstituera une bulle Wifi de 27%, me permettant de passer un appel audio ou visio sans risquer de coupure.


Mieux encore, nous avons travaillé à l’optimisation de cette bulle Wifi en rendant également possible l’addition de wifi public ou privé s’il y en a, mais également l’addition de satellitaire !

Cette dernière compétence technique exceptionnelle (nous en sommes très fiers!) a d’ailleurs été validée par le Centre National des Études Spatiales (CNES).




C’est ainsi que nous avons solutionné notre problématique numérique en donnant naissance, en 2016, à la 1ère valise connectée que nous avons appelée SmartMedicase. Cette valise applique le fonctionnement décrit ci-dessus et recrée automatiquement un réseau Wifi où qu’elle se trouve.

Depuis 3 ans, elle permet la connexion audio et vidéo, en temps réel, entre un infirmier(e) sapeur-pompier et un médecin urgentiste, situé à distance (peu importe la distance).

Jusqu’à présent, SmartMedicase a fonctionné sans utiliser la connexion satellitaire qui n’a été validée par le CNES que récemment. Mais avec les seuls réseaux cellulaires disponibles, elle a permis de couvrir les 90% d’un véritable désert numérique en Dordogne.




Transmettre des informations médicales précises


Restait donc à solutionner la problématique de pénurie de médecins. Nous avions du Wifi, mais ce qu’il nous manquait était de pouvoir transmettre des informations médicales précises, en temps réel, afin de rendre possible la téléconsultation (rappelons que nous sommes alors en 2016).


Nous avons donc toqué aux portes des grands industriels de la santé, à commencer par les groupes ABBOTT et PHILIPS, afin de partager notre idée… à laquelle ils ont adhéré. Progressivement nous avons pu commencer à interconnecter à la SmartMedicase des périphériques médicaux portatifs et interopérables (malgré eux!) parmi lesquels un ECG, un laboratoire de biologie délocalisée, des sondes échographiques ou encore un appareil d’ophtalmologie.

Ces périphériques médicaux permettent la réalisation, par l’intervenant médical, d’examens paracliniques, sur le terrain, dont les résultats sont transmis, en temps réel, au médecin distant qui les reçoit, via un logiciel d’exploitation, sur son PC.


La SmartMedicase a fait (et continue de faire) ses preuves en Dordogne. Une étude médico-économique a d’ailleurs été réalisée avec des résultats colossaux en matière de gain de temps médical, de gain de temps/coût de transports, de gain de temps d’intervention pour les patients, etc. Elle fera l’objet d’un nouvel article.



Une nouvelle aventure


Ce qui est intéressant, c’est que ce qui fonctionne pour la médecine d’urgence, est parfaitement adaptable à la médecine de soins programmés. C’est une réflexion que nous avions débuté il y a quelques mois, qui a été amplement accélérée par la crise sanitaire étant donné le confinement à domicile de patients atteints (entre autres) de maladies chroniques.


Nous avons décidé d’adapter l’usage et le format de la SmartMedicase aux besoins opérationnels que rencontreraient des infirmiers libéraux. La valise connectée se déclinerait ainsi en sac à dos, le SmartMedibag. Son objectif : permettre aux infirmiers libéraux de réaliser des téléconsultations avec leurs patients isolés / en perte d’autonomie, ou encore de renforcer les services de soins classiques pour le diagnostic, la surveillance et le suivi des traitements en cours de patients, qu’ils soient infectés ou non, dans le cas d’une nouvelle épidémie ou au quotidien.


Mais à l’heure où nous parlons, le SmartMedibag n’existe pas.

On ne pense jamais se tromper dans ses réflexions jusqu’au jour où celles-ci se confrontent à la réalité du terrain. Et là, c’est quitte ou double : soit nous sommes dans le vrai et nous parvenons à proposer un outil facilitant une réorganisation de notre système de soins... soit nous repartons de zéro.

Nous vous posons donc la question : que pensez-vous d’un tel outil ? Y trouveriez-vous une utilité ?

… Nous suivriez-vous dans cette aventure ?


La téléconsultation auprès des populations fragiles n'a d'avenir que si elle parvient à inclure le contact humain...



Avant toute chose et pour ceux qui ne sont pas encore rôdés à l’exercice, la téléconsultation est une consultation à distance impliquant un patient et son médecin. Condition sinéquanone pour sa réalisation, que le médecin ait reçu en consultation au préalable, le patient désireux de téléconsulter, dans les 12 derniers mois.


Voici donc venir une 1ère difficulté pour une grande majorité des patients du territoire national. Pourquoi ? Car les déserts médicaux sont bien plus étendus que les quelques millions de patients sur lesquels communiquent les instances officiels et autres médias, ce qui rend complexe toute consultation préalable.

Seconde difficulté, celle des déserts numériques. En quoi cela nous concerne-t-il ? Car parmi les solutions envisagées pour répondre à la pénurie de médecins, l’utilisation de la télémédecine est plébiscitée. Cependant, l’ensemble des outils de télémédecine développés aujourd’hui ne fonctionne que s’il peut se connecter à un réseau disponible. On se retrouve donc avec de nombreuses initiatives portées tant par les ARS que les Communautés de Communes ne menant nulle part dans le pire des cas ou ne fonctionnant qu’à 25% de leurs possibilités dans le meilleur des cas car souffrant d’une pénurie de réseau.


Troisième sujet : si nous parvenons à réduire la fracture numérique, la population concernée par les premières problématiques soulevées est-elle assez technophile pour utiliser/vouloir utiliser les appareils de télémédecine mis à sa disposition ? Pas forcément. Sans citer de marque spécifique, on a vu arriver dans certaines mairies reculées des cabines de télémédecine représentant une dépense conséquente pour la collectivité et pourtant inutilisées par manque de formation, d’accompagnement… et de contact humain.


Des patients préférant parcourir parfois plus de 50km pour se rendre aux urgences, voire même ne pas se traiter, plutôt que d’utiliser seuls des objets connectés.

Moralité, si nous parvenions à “dépasser” les problématiques numériques, techniques, administratives et de pénurie du corps médical, nous resterions tout de même confrontés à une véritable inégalité d’accès aux soins, les patients isolés, en manque d’autonomie ou non technophiles préférant parcourir parfois plus de 50km pour se rendre aux urgences, voire même ne pas se traiter, plutôt que d’utiliser seuls des objets connectés.

Si ce constat est plus que concret, la réflexion qui en découle nous a semblé logique. Dé-tricotons ensemble : pour une télémédecine efficace, il faut de la mobilité afin d’aller à la rencontre des patients où qu’ils se trouvent. Pour permettre une télémédecine mobile, il faut du réseau, partout. Une fois que votre télémédecine est mobile et connectée, il faut qu’elle soit efficace. Pour que cela soit le cas, elle doit s’appuyer sur des contacts humains de proximité… Vous avez compris où nous voulions en venir.


Les infirmiers libéraux sont la clé de cette télémédecine de proximité.

Les infirmiers libéraux sont aujourd’hui la clé de cette (télé)médecine de proximité. Ils connaissent leurs patients, leurs pathologies, leurs craintes, leurs fonctionnements, leurs idées heureuses, et surtout leur métier. A l’heure des pénuries, pandémies, de l’accroissement des pathologies chroniques, du vieillissement de la population, etc, ils deviennent le pilier de la réorganisation indispensable de notre système de santé.

Quand ? Maintenant.

Comment ? En s’équipant, avec l’aide de l’État, des bons outils.

Les contraintes ? Si cette idée commence progressivement à faire son chemin, elle se heurte à de nombreux détracteurs convaincus que le système de santé ne va pas si mal qu’il faille le changer. Notre argumentaire sur le sujet est aiguisé. Nous vous le partagerons et l’étofferons ensemble afin de le rendre toujours plus convaincant.


Cependant, si vous avez bien suivi notre “dé-tricotage”, il ne vous a pas échappé qu’il manque une étape : pour permettre une télémédecine mobile, il faut du réseau, partout. Si le sujet semble pris à bras le corps par les géants de la télécommunication que sont SFR, Bouygues ou encore Orange qui ne vivent que de 4 et 5G, il n’en reste pas moins qu’une simple promenade sur 60% du territoire français prouve l’instabilité, voire l’absence totale, de réseau. Nous avons donc encore fort à faire pour parvenir à réorganiser notre offre de soins. La bonne nouvelle, c’est que pour cette partie là, il y a déjà une solution fonctionnelle... qui fera l’objet d’une future publication.

;-)

1
2
bottom of page