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Une histoire de médecins et de réseau

Dernière mise à jour : 10 juin 2020

Nous l’évoquions brièvement sur la page Facebook “Infirmières 3.0”, nous nous sommes forgés, depuis 2015, une solide réputation en matière de téléconsultation. Pour rappel, “nous” c’est une petite équipe de passionnés par le sujet de la télémédecine composée d’un médecin urgentiste, un spécialiste des radiocommunications et une adepte des nouvelles technologies au service de la santé.

En 5 ans, nous avons cogité, étudié, suggéré, consulté, développé et expérimenté la première solution de transmission permettant de réaliser des téléconsultations en temps réel, depuis 98% du territoire. Aujourd’hui, nous souhaitons vous dévoiler nos travaux afin que vous puissiez, en tant que professionnel(le)s nous partager vos sentiments quant à son éventuel usage dans votre quotidien de soignants.

Que les intolérant(e)s aux explications techniques se rassurent, si au terme de la lecture de cet article vous êtes perdu(e)s, nous promettons d'offrir notre tournée !


Constats


Née de deux constats, notre aventure a débuté en 2008 :

1- Les déserts médicaux en France allaient concerner, sous 10 ans, près de la moitié du territoire (bien plus finalement que les quelques millions de patients isolés sur lesquels les médias communiquent encore aujourd’hui)

2- Notre pays était peu ou pas couvert par les réseaux de communication classiques (SFR, Orange ou encore Bouygues) dès lors que nous sortions des grandes agglomérations. Aujourd’hui, les déserts numériques représentent toujours 60% du territoire et l’arrivée de la 5G n’améliorera rien pour les plus démunis de 3 et 4G (mais c’est un autre débat).


La réflexion était donc logique : pour permettre une télémédecine efficace, il fallait qu’elle soit mobile et connectée, et pour que cela soit le cas, il fallait pouvoir “amener” du réseau partout. Nous avons donc travaillé sur une technologie capable de couvrir les zones quasiment blanches du territoire afin de faciliter partout l’accès à la santé.

Voici comment nous y sommes parvenus.


Des zones blanches pas si blanches


Il existe très peu de zones totalement blanches en France. La majeure partie du temps, il y a des résidus de réseaux cellulaires. En revanche, ces résidus ne sont pas exploitables par un citoyen lambda tel que vous et moi, car présents en quantité trop infime. Ils peuvent également être issus d’un autre opérateur que le nôtre, ce qui rend leur captation impossible.


Certains services proposent, par exemple, des produits comportant plusieurs cartes SIM de différents opérateurs qui se connectent d’un réseau à un autre au fur et à mesure des déplacements de l’appareil. Ce fonctionnement, bien qu’utile, ne peut malheureusement pas offrir de connexion fluide et sans coupure, et ne peut donc pas répondre aux impératifs de la médecine d’urgence que nous nous étions fixés au départ.



Cessons de switcher : additionnons !


L’une des clés de notre technologie réside dans le fait de pouvoir additionner l’ensemble des résidus cellulaires disponibles sur une zone. Ainsi, en ruralité où les réseaux peuvent être différents en fonction que l’on se trouve sur son perron ou dans son jardin, notre solution récupère un petit peu de tous les réseaux pour reconstituer une bande passante globale, unique.

Par exemple, si à l’endroit où je me trouve sont disponibles 2% de Bouygues, 10% de SFR et 15% de Orange, la technologie reconstituera une bulle Wifi de 27%, me permettant de passer un appel audio ou visio sans risquer de coupure.


Mieux encore, nous avons travaillé à l’optimisation de cette bulle Wifi en rendant également possible l’addition de wifi public ou privé s’il y en a, mais également l’addition de satellitaire !

Cette dernière compétence technique exceptionnelle (nous en sommes très fiers!) a d’ailleurs été validée par le Centre National des Études Spatiales (CNES).




C’est ainsi que nous avons solutionné notre problématique numérique en donnant naissance, en 2016, à la 1ère valise connectée que nous avons appelée SmartMedicase. Cette valise applique le fonctionnement décrit ci-dessus et recrée automatiquement un réseau Wifi où qu’elle se trouve.

Depuis 3 ans, elle permet la connexion audio et vidéo, en temps réel, entre un infirmier(e) sapeur-pompier et un médecin urgentiste, situé à distance (peu importe la distance).

Jusqu’à présent, SmartMedicase a fonctionné sans utiliser la connexion satellitaire qui n’a été validée par le CNES que récemment. Mais avec les seuls réseaux cellulaires disponibles, elle a permis de couvrir les 90% d’un véritable désert numérique en Dordogne.




Transmettre des informations médicales précises


Restait donc à solutionner la problématique de pénurie de médecins. Nous avions du Wifi, mais ce qu’il nous manquait était de pouvoir transmettre des informations médicales précises, en temps réel, afin de rendre possible la téléconsultation (rappelons que nous sommes alors en 2016).


Nous avons donc toqué aux portes des grands industriels de la santé, à commencer par les groupes ABBOTT et PHILIPS, afin de partager notre idée… à laquelle ils ont adhéré. Progressivement nous avons pu commencer à interconnecter à la SmartMedicase des périphériques médicaux portatifs et interopérables (malgré eux!) parmi lesquels un ECG, un laboratoire de biologie délocalisée, des sondes échographiques ou encore un appareil d’ophtalmologie.

Ces périphériques médicaux permettent la réalisation, par l’intervenant médical, d’examens paracliniques, sur le terrain, dont les résultats sont transmis, en temps réel, au médecin distant qui les reçoit, via un logiciel d’exploitation, sur son PC.


La SmartMedicase a fait (et continue de faire) ses preuves en Dordogne. Une étude médico-économique a d’ailleurs été réalisée avec des résultats colossaux en matière de gain de temps médical, de gain de temps/coût de transports, de gain de temps d’intervention pour les patients, etc. Elle fera l’objet d’un nouvel article.



Une nouvelle aventure


Ce qui est intéressant, c’est que ce qui fonctionne pour la médecine d’urgence, est parfaitement adaptable à la médecine de soins programmés. C’est une réflexion que nous avions débuté il y a quelques mois, qui a été amplement accélérée par la crise sanitaire étant donné le confinement à domicile de patients atteints (entre autres) de maladies chroniques.


Nous avons décidé d’adapter l’usage et le format de la SmartMedicase aux besoins opérationnels que rencontreraient des infirmiers libéraux. La valise connectée se déclinerait ainsi en sac à dos, le SmartMedibag. Son objectif : permettre aux infirmiers libéraux de réaliser des téléconsultations avec leurs patients isolés / en perte d’autonomie, ou encore de renforcer les services de soins classiques pour le diagnostic, la surveillance et le suivi des traitements en cours de patients, qu’ils soient infectés ou non, dans le cas d’une nouvelle épidémie ou au quotidien.


Mais à l’heure où nous parlons, le SmartMedibag n’existe pas.

On ne pense jamais se tromper dans ses réflexions jusqu’au jour où celles-ci se confrontent à la réalité du terrain. Et là, c’est quitte ou double : soit nous sommes dans le vrai et nous parvenons à proposer un outil facilitant une réorganisation de notre système de soins... soit nous repartons de zéro.

Nous vous posons donc la question : que pensez-vous d’un tel outil ? Y trouveriez-vous une utilité ?

… Nous suivriez-vous dans cette aventure ?


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